Dans la newsletters #18 de Culot Creative !
« Sororasie » est un webzine asio-féministe qui a pour but d’amplifier les voix des femmes et minorités de genre asiatique. Sur vos sites, vous parlez notamment d’« asio-féminisme », un terme qu’on entend encore très peu. Peux-tu nous le définir ?
La notion d’intersectionnalité est vraiment importante dans cette définition, car cela parle à la fois du fait d’être une femme et d’être une minorité asiatique, de manière non-indépendante. L’asio-féminisme n’est pas très médiatisé, ni représenté aujourd’hui. Son but est de déconstruire cette vision très occidentalisée de ce que veut dire « être asiatique ».
Quand je sors dans la rue par exemple, j’ai peur d’être accostée à la fois pour ma couleur de peau, et parce que je suis une femme. Cette crainte va jusqu’aux relations intimes et amoureuses : selon la vision occidentale, la femme asiatique serait un symbole de pureté, de finesse, de virginité. Si les hommes asiatiques sont perçus en Occident comme « dociles » dans le cadre du travail, nous, les femmes asiatiques, sommes perçues ainsi au travail mais aussi dans le cadre privé. Nous avons constamment cette pression, les conséquences psychologiques sont énormes.